Nous le savons, nous vivons une crise écologique sans précédent. Si nous ne changeons pas nos manières de faire maintenant, le réchauffement climatique bouleversera le monde dans lequel vivront nos enfants. Par un dispositif favorisant l’intelligence collective, le commissariat de l’exposition du Québec souhaite explorer les profondes transformations que nous devons aujourd’hui aborder afin d’inventer ensemble une scénographie de l’avenir.
Incontournables dans les débats de société, et ce, à l’échelle mondiale, les enjeux environnementaux doivent maintenant être appliqués à nos façons d’apprécier, de gouverner, d’enseigner, de gérer, de créer, et de bâtir les métiers de la scène. Nous avons tous de la difficulté à expérimenter de nouveaux paramètres qui nous mettent en accord avec la trace écologique des spectacles. Pris dans nos habitudes, coincés par le manque d’espace, essoufflés par le rythme effréné des productions et guidés par l’étendue de nos imaginaires et le désir de plaire au public, le défi est grand.
Cette exposition a choisi de mettre en lumière un aspect de la création rarement montré, soit les rebuts générés par ces magnifiques travaux. Les conceptions sont présentées en quatre catégories. Une première section montre des décors qui ont généré une grande quantité de déchets, une seconde aborde les questions de l’obsolescence des techniques de scène, une autre présente les matières en lien avec le corps et une dernière, propose des travaux qui ont une réflexion écologique à même la conception.
Le Québec présente ainsi, les réalisations de concepteurs aux différentes pratiques, les questionnant sur leur vision artistique et les enjeux environnementaux dans leur travail. Il propose aussi un espace convivial d’échange et de réflexion avec les visiteurs pour essayer de trouver collectivement des pistes de solutions. Il s’agit d’éclairer chaque partie d’un système de production pour tenter de le modifier. Comment aborder la décroissance en continuant d’innover? L’environnementalisme est voué à l’échec s’il est pensé dans une perspective anti-créatrice. Nous sommes une espèce travaillante et inventive. La création et le progrès ne peuvent être vus comme l’ennemi. Qui sait, le théâtre possède peut-être la clé de voute d’un environnementalisme renouvelé pour la suite du monde?