Le corps est souvent compris comme un in-dividu (in-divisible) : un tout cohérent bien huilé et fermé sur lui-même. Le piège, toutefois, est de croire qu’un corps puisse atteindre l’autarcie complète. Il est impossible, pour quiconque, de se couper complètement du monde. Nous sommes fondamentalement forgés par notre porosité et nos interdépendances. Nous ne pouvons pas nous fermer sur nous-mêmes, puisque nos failles sont nos fenêtres sur ce qui nous nourrit. Le corps est justement l’opposé de l’autonomie ; il est essentiellement brèche de vulnérabilité, qui nous place tous au cœur du besoin de soin du monde.