Le gouvernement de François Legault s’est engagé à déposer à l’Assemblée nationale, au cours du présent mandat, un projet de loi visant à réformer la Loi sur le statut de l’artiste. En ce sens, la ministre de la Culture a amorcé les consultations à l’hiver dernier : plusieurs intervenants ont été invités à présenter l’état de leurs réflexions et les améliorations qu’ils souhaitent voir apporter au cadre législatif régissant le travail des artistes, créateurs et professionnels du secteur culturel.

Le mémoire présenté par l’APASQ peut être consulté ici  👉  MÉMOIRE

Tout un chacun, nous avons subi les carences de la Loi sur le statut de l’artiste à un moment ou un autre de notre carrière : cachets inférieurs aux standards négociés, difficulté à obtenir paiement en raison de la multiplication des plateformes, problèmes d’application de dispositions soi-disant universelles comme celles portant sur la santé et la sécurité ou encore le harcèlement en milieu de travail… Les négociations d’ententes collectives traînent trop souvent en longueur avec, ce qui entraîne une inadéquation flagrante dans certains secteurs entre les ententes toujours en vigueur et un marché en pleine ébullition.

Autant de raisons de revoir le cadre législatif qui gouverne le milieu des arts et de la culture. Après avoir fait un pas de côté au printemps, la ministre Nathalie Roy a réitéré la volonté du gouvernement de déposer ce projet de réforme avant la fin du présent mandat.

Depuis plusieurs mois, nous travaillons de pair avec des associations d’artistes de différents secteurs afin d’augmenter la pression sur le gouvernement pour que cette réforme tant attendue soit non seulement présentée dès l’automne, mais qu’elle puisse également rencontrer les objectifs que nous poursuivons, soit d’améliorer les conditions socioéconomiques des artistes que nous représentons.

Rappelons-nous que lors de son adoption initiale, la Loi sur le statut de l’artiste visait à nous doter d’un régime de négociation collective adapté à la réalité particulière du travail dans le domaine des arts et de la culture. Malgré des modifications législatives apportées en 1997 et en 2009 et malgré la pertinence des recommandations du rapport L’Allier en 2010 (dont aucune, faut-il rappeler, n’a été mise en œuvre à ce jour!), force est de constater que des lacunes importantes dans la Loi sur le statut de l’artiste ont contribué à maintenir l’état de précarité et de pauvreté auxquels sont soumis un trop grand nombre d’artistes que nous représentons.

En dépit des données objectives qui appuient la nécessité de renforcer nos droits en matière de travail et de négociation collective, il y a fort à parier que des voix s’élèveront pour plaider en faveur du statu quo. C’est le cas de certaines associations de producteurs ou de diffuseurs, dont les mémoires déposés à l’hiver militent pour le maintien statu quo, voire pour une réduction des droits collectifs des artistes en matière de travail.

Voilà pourquoi il sera important d’accentuer la pression sur le gouvernement, dès la rentrée, pour nous assurer que la réforme annoncée puisse d’abord et avant tout répondre aux besoins et aux aspirations des artistes qui demeureront toujours la matière première des arts et de la culture au Québec.

Soyez donc à l’affût : votre collaboration pour faire connaître, partager et relayer le point de vue des artistes sera des plus importantes pour nous assurer de renforcer nos droits et améliorer nos conditions de vie et de travail, et ce, afin d’assurer l’épanouissement et le rayonnement des arts et de la culture d’ici. Une occasion de cette ampleur n’arrive pas fréquemment. Notre mobilisation collective sur ces enjeux sera déterminante.

Sur ce, nous vous souhaitons le plus agréable des étés !